L’intercommunalité devient une pièce maitresse du jeu culturel territorial. Elle est un espace potentiellement favorable au développement de projets culturels pour trois raisons.
La première est que le nouvel espace d’action publique peut susciter de nouvelles manières de voir la question culturelle. Le changement d’échelle, avec de nouveaux partenaires (les maires de communes périphériques, leurs services culturels et économiques, etc.), peut inciter à sortir des sentiers battus. À ce titre, l’intercommunalité peut être un bon niveau d’application de l’un des grands principes du service public à la française : son adaptation. Celle-ci est d’autant plus importante à considérer que la culture, en tant que service, entretient un lien substantiel avec la création et l’innovation.
La deuxième raison, c’est que l’intercommunalité est encore marquée par un principe de spécialité de ses compétences. Elle n’hérite que de celles qui lui sont officiellement dévolues et délimitées par les communes et ne peut se prévaloir d’une compétence générale, au contraire de ces dernières. La culture voisine donc, dans un EPCI, avec des secteurs spécifiques au contact desquels de nouvelles perspectives peuvent surgir. La dimension culturelle de projets de voirie communautaire, d’urbanisme voire de transport ne passe pas pour évidente. Pourtant, il existe plusieurs pistes de coopération, parfois insoupçonnées, entre ces domaines. Quelques exemples : les transports scolaires associés à des opérations d’éducation artistique et culturelle ; une commande citoyenne associée à une nouvelle politique de logement social ; un partenariat entre événement culturel et les acteurs d’un quartier prioritaire de la politique de la ville ; ou avec un EHPAD intercommunal.
La troisième raison est liée à la période de transition dans laquelle l’intercommunalité est encore aujourd’hui. Elle incite à penser, de façon systématique, la plus-value culturelle de l’intercommunalité.