L’intersectorialité

Un projet culturel intercommunal, c’est d’abord un projet politique. Il cherche à produire du bien commun. Or le bien commun n’est jamais circonscrit dans des frontières sectorielles. La coopération est donc également un enjeu intersectoriel. Dans ce cas, les ajustements sont à prévoir entre les principes qui gouvernent les actions culturelles et artistiques et ceux qui touchent à des domaines tels que le sport, la santé, la jeunesse, la ruralité, etc.

Pour un acteur culturel, cela s’apparente à sortir de sa « zone de confort ». Le langage propre à un domaine, les valeurs implicites qu’il véhicule, toutes les évidences doivent être rediscutées, reprécisées à l’occasion de la rencontre avec des éducateurs spécialisés, des pédagogues, des professionnels de santé. Cette sortie a un coût, temporel et intellectuel, d’adaptation à la logique de l’autre. Mais elle contient une promesse considérable : l’extension de la légitimité et des soutiens à des projets culturels.

Comme le disent les observateurs de ces coopérations, le travail d’interconnaissance est, au début, absolument crucial. Françoise Liot a beaucoup travaillé sur les interfaces culture/santé. Elle montre que la place des interventions artistiques est toujours à conquérir, et à préciser dans leur singularité et dans leur importance vis-à-vis de l’approche strictement sanitaire. C’est également le cas pour les interventions d’artistes en milieu scolaire, qui doivent se prémunir d’une instrumentalisation comme pédagogue-bis ou surveillant qualifié de cour de récréation.

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