De l’incandescence à l’électroluminescence

Aujourd’hui, les sources à incandescence encore majoritairement utilisées au théâtre, sont en voie de disparition et l’utilisation de la Diode Électroluminescente (LED) semble être la seule alternative. Le projecteur d’éclairage était un objet électrique, il devient un objet électronique.

Le principe de la LED fût découvert il y a plus d’un siècle (Henry Round, 1907) en appliquant une tension aux bornes d’un cristal de carbure de silicium. À la même époque, Albert Einstein décrit la nature de la lumière en définissant le photon, ouvrant ainsi la porte à de nouvelles applications (notamment le LASER). Parallèlement, le développement de la photométrie (Voir aussi : La photométrie) et de la colorimétrie (Voir aussi : La colorimétrie), soutenu par la Commission Internationale de l’Éclairage (CIE), accompagne les innovations du secteur de l’éclairage.

En 1962 Nick Holonyak met au point la première LED émettant un rayonnement rouge et établit avec elle une préfiguration de la lampe du futur. Toutefois, les premières applications se limitent à l’utilisation des LED comme voyants lumineux. En 1972, George Craford conçoit la première LED émettant un rayonnement jaune puis en 1993 les travaux de Shuji Nakamura permettent l’apparition de la première LED émettant un rayonnement bleu qui permettra d’aboutir en 1995 à la première LED « blanche ». Le premier projecteur à source LED fût présenté en 1997 par la société Color Kinetics lors du salon de Dallas (Lighting Dimensions International, LDI).

Depuis sa naissance, la LED blanche n’a cessé de se développer et de se perfectionner. Au début des années 2000 avec l’introduction des premières LED « de puissance », tous les grands groupes du secteur de l’éclairage se sont emparés du développement des LED « blanches » en intervenant sur le perfectionnement des différents éléments qui la composent (semi-conducteur, substrat, alimentation, boîtier…) (Voir aussi : Le fonctionnement d’une LED) pour en améliorer l’efficacité lumineuse et la composition chromatique. A partir du début des années 2010, la LED commence à procurer un éclairage performant et de qualité.

La LED destinée à l’éclairage est le fruit de longues années de recherches. Cette innovation a été permise grâce à la généralisation de l’électricité et aux avancées de la recherche scientifique qui se sont produites au long du XXe jusqu’au début du XXIe siècle.

Aujourd’hui la LED tente légitimement de s’affirmer comme l’évolution la plus aboutie d’une longue lignée de sources d’éclairage artificiel. Cette évolution n’est pas achevée et ne le sera certainement que lorsqu’une nouvelle technologie viendra la remplacer en mettant un terme à son développement. L’ardeur déployée en Recherche et Développement (R&D) par les différents acteurs du secteur, a produit en très peu de temps des résultats qualitatifs et quantitatifs surprenants. L’état actuel de cette technologie convient tout à fait aux exigences esthétiques d’un éclairage de spectacle ; pourtant, un certain nombre d’utilisateurs de matériel d’éclairage du secteur du spectacle vivant s’inquiète de son niveau de maturité et de sa versatilité, s’interroge sur la nécessité de remplacer les lampes à incandescence et repousse l’échéance du changement.

En bouleversant les usages et les représentations, l’adoption de la LED est incontestablement à l’origine d’un changement qu’il faut gérer et accompagner. Cette transformation n’a que très timidement et très récemment commencée dans le secteur d’activité du théâtre ; elle semble pourtant inéluctable. Il semble cohérent que l’éclairage de scène se synchronise avec son époque ; durant toute l’histoire de l’éclairage scénique les sources et les appareils d’éclairage n’ont cessé d’évoluer et de se perfectionner en bénéficiant de la recherche et du développement mis en œuvre pour l’éclairage industriel et domestique.

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