De la flamme au filament
Les chandelles composées de suif de mouton (ou de bœuf) et d’une mèche de chanvre, ne fournissent pas un éclairement généreux ; elles sont onéreuses, doivent être souvent remplacées (leur durée de vie n’est que de 20 minutes) et se consument en produisant une épaisse fumée et une forte odeur, toutes deux très incommodantes.
Les premiers perfectionnements des appareils d’éclairage thermique apparaissent à la fin du XVIIIe siècle et se manifestent par des lampes à huile équipées de réflecteurs (lampe Argand, Quinquet) dont la capacité d’éclairement est (selon les différentes sources) 6 à 12 fois supérieure à celle d’une chandelle.
Au début du XIXe siècle, le gaz et l’électricité vont permettre la mise au point de nouveaux systèmes d’éclairage complètement innovants. Le pouvoir éclairant du gaz est environ 2 fois supérieur à celui de l’huile mais sa combustion produit beaucoup de fumée et le risque d’incendie est immense ; son usage commence à être abandonné à la suite de plusieurs drames (200 morts à l’opéra de Nice et 384 morts au théâtre du Ringtheater de Vienne la même année, en 1881. 84 morts à l’Opéra-comique de Paris en 1887).
En remplaçant le gaz dans les théâtres dès la fin du XIXe siècle, l’électricité annonce les débuts de l’éclairage contemporain. Après avoir adapté les lampes aux anciens becs de gaz et utilisé les canalisations pour y placer les câbles, l’électricité permet l’apparition de nouveaux appareils d’éclairage mobiles et de plusieurs sources d’éclairage de natures différentes (lampe à incandescence, lampe à arc, tube fluorescent). Le pouvoir éclairant d’un arc électrique est environ 50 fois supérieur à celui du gaz.
L’arrivée de l’électricité a permis une vraie révolution de l’éclairage scénique en affirmant la fonction dramaturgique de la lumière, en permettant l’arrivée de nouveaux effets spectaculaires et en offrant les conditions favorables à l’apparition de l’éclairagiste.