Comprendre et préparer
la transition vers la LED
Halogènes, tubes fluos, lampes à décharge… etc. Les sources d’éclairage utilisées pour le spectacle vivant sont nombreuses. Les lampes halogènes qui équipent nos Plans Convexes ou découpes se taillent néanmoins la part du lion.
Mais ça c’était avant, et cet avant constitue pour beaucoup de techniciennes et techniciens la plus grande part de l’historique de leur métier. Les salles de diffusion et de création de spectacles sont conçues en ce sens et sont innervées d’arrivées électriques afin d’alimenter chaque projecteur depuis un gradateur, lui-même piloté par un pupitre.
Après avoir conquis les salles de musiques actuelles, la LED faisait son apparition sur les scènes de théâtre et était souvent réservée à un usage spécifique, notamment quand la quantité d’électricité manquait ou quand la recherche esthétique pouvait être secondaire. Car oui, le projecteur à LED ne cochait pas les cases attendues du théâtre : qualité et température de couleur de la lumière blanche, qualité de la couleur, puissance, silence de fonctionnement, gradation. Les blancs, pour ne parler que d’eux, étaient si peu qualitatifs qu’il était inimaginable d’en mettre sur scène.
Cette image-là, d’inadéquation avec l’éclairage scénique, a collé à la peau des projecteurs à LED alors que bien des injonctions politiques encourageaient d’y porter les investissements sous couvert de développement durable. Les techniciennes et techniciens du spectacle vivant s’affichaient alors en réfractaires du changement.
Puis, la LED a maturé. Après avoir montré sa valeur qualitative, sa gestion des blancs, de la température de couleur et des couleurs, elle pouvait prendre toute sa place sur scène. Le mur des réticences allait commencer à s’effriter. Les avantages de la LED sur l’halogène sont maintenant indéniables.
Malgré cela, les freins à sa généralisation sur scène sont réels :
-
On sait « travailler » l’halogène et dès lors, pourquoi changer ?
-
La LED demande un fort investissement financier. Outre les projecteurs et le pupitre à renouveler, la distribution électrique est à repenser et les réseaux numériques à généraliser.
-
La programmation des pupitres est nouvelle ainsi que l’usage même des projecteurs. La formation et l’envie de changement sont des incontournables.
-
L’artiste doit habituer son regard à une nouvelle lumière, mais aussi s’ouvrir à de nouvelles possibilités.
Malgré ces freins, le changement est inéluctablement guidé par la directive européenne écoconception qui va vraisemblablement interdire la vente des ampoules halogènes fin 2024.
Ce guide technique, écrit par Nicolas Fandard du domaine d’O, lieu référence du passage à la LED, est un appui sans faille pour vous accompagner dans ce changement.
Quand ce dernier sera fait et abouti, la généralisation des projecteurs automatisés viendra, ce qui permettra d’améliorer la sécurité des techniciennes et techniciens en limitant le travail en hauteur.
Voilà encore une évolution à venir.