Le cadre

À ce stade, vous maîtrisez et avez partagé, avec les élus et les agents, les éléments de compréhension et de langage relatifs aux politiques culturelles, le cadre réglementaire dans lequel elles évoluent, le contexte socio-culturel et territorial, mais surtout, l’intérêt d’intégrer la culture aux compétences de l’intercommunalité. Il s’agit désormais de rentrer dans le vif du sujet et d’aborder le projet culturel territoire (PCT) : qu’est-ce que c’est ? Dans quel cadre évolue-t-il ? Pourquoi le mettre en place et avec qui ? Quelles étapes et quelle durée ? Comment l’incarner ?

Claude Kiener

Vice-présidente déléguée à la culture (2020-2026)
Communauté d’agglomération de Saint-Dié-des-Vosges (88)

Réorganisée en 2017, la communauté d’agglomération de Saint-Dié-des-Vosges regroupe 77 communes et 81 000 habitants. Dès lors, l’intercommunalité prend en charge la gestion des équipements culturels et désigne des directions culturelles par secteur (musique, lecture publique, musées et spectacle vivant). En 2019, elle franchit un nouveau cap en décidant de se munir d’un projet culturel de territoire. Claude Kiener, alors élue à l’intercommunalité, participe à cette démarche.

Avant de se doter d’un PCT, l’intercommunalité avait organisé sa politique publique culturelle par secteur, qu’est-ce que ce fonctionnement a révélé ?

Chacun travaillait de son côté. Même si certaines structures collaboraient, il n’y avait pas de vision globale. Il fallait du lien entre tous les équipements. S’il n’y a pas de fil rouge, cela devient un catalogue d’offres, certes riches mais pas cohérentes. Définir les orientations culturelles, les objectifs prioritaires et fédérer tous les directeurs de la culture en nommant notamment une directrice des affaires culturelles est devenu nécessaire.

Comment avez-vous été accompagnée ?

Par l’Agence culturelle Grand Est qui a fait tout un travail pédagogique pour que les élus comprennent l’importance d’établir un projet culturel de territoire et se l’approprient et par un bureau d’études qui nous a donné la capacité de transformer l’organisation de notre politique culturelle.

Que vous a permis le diagnostic culturel du territoire ?

Il fallait que nous connaissions toutes les richesses de l’agglomération, tout ce qui existait au niveau associatif par exemple et qui n’est pas toujours visible. Pour les collectivités, avoir ce diagnostic de l’existant est précieux. Sinon, on navigue à vue.

En tant qu’élue, quels moments ont pu être marquants ?

La journée de concertation, d’abord parce que ce sont des choses qu’on a du mal à mettre en place en tant que collectivité : nous n’avons pas le savoir- faire, les outils ou le temps pour. Elle a permis de définir le rôle de tous les acteurs du territoire et de faciliter la compréhension des élus. On a ressenti ce besoin de sortir de cette sectorisation, de trouver un équilibre dans le maillage du territoire, d’avoir une véritable imbrication transversale. Le fait de ne pas être dans une démarche descendante, qu’il y ait cette concertation où chacun peut s’exprimer a permis de s’approprier les choses et de faire remonter les informations. Ce fut très enrichissant.

Comment cette démarche a-t-elle été perçue par vos partenaires institutionnels (État, Région, Département) ?

D’abord, cette démarche était attendue, et en premier chef, par l’État. La DRAC nous avait incité à nous saisir de la compétence culture. Ce projet culturel est pour eux un gage de sérieux car définir des orientations nous donne une feuille de route et nous impose de faire des choix. Plus nous serons structurés, plus ils auront envie de nous suivre.

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