de l'halogène vers la LED
L'adaptation
L’adaptation ne s’envisage pas de la même façon avec des projecteurs à sources « blanches » qu’avec des
Qu’il s’agisse d’un « blanc chaud » ou d’un « blanc froid », un projecteur LED à source « blanche » ne peut pas reproduire précisément une couleur par comparaison avec celle d’un halogène filtré. En raison des différences spectrales, les couleurs obtenues en utilisant le même filtre sont différentes. Dans le cas d’un projecteur LED « blanc chaud » les différences peuvent être légères ; les plus gros écarts s’observent avec les filtres Rouges, Bleus, Violets et Magentas. Dans le cas d’un projecteur LED « blanc froid », les différences sont plus marquées et la grande majorité des filtres donneront des résultats très différents de ceux obtenus avec l’halogène. Une adaptation réalisée avec des projecteurs LED à sources « blanches » nécessite de faire quelques concessions et d’accepter de faire quelques compromis sur l’exactitude des couleurs d’origine.
Les projecteurs à source multicolores sont les plus appropriés pour l’adaptation d’un spectacle initialement conçu en halogène. Ils permettent d’obtenir des couleurs qui sont perçues de façon identique à celles des projecteurs halogènes équipés de filtres. Pour que le résultat soit optimal, ils nécessitent toutefois d’être maniés avec précision et avec une bonne connaissance de la gestion de la couleur permise par la console. Le nuancier de couleurs de la console (
Les projecteurs LEDs multicolores demandent une considération particulière lors de la phase de corrections qui suit la phase de réglages. Avec les projecteurs traditionnels, seules les intensités sont ajustées au cours de cette phase, où il s’agit d’équilibrer et d’arranger les différents états lumineux. En revanche, la luminosité et la couleur étant intimement liées, il est parfois plus judicieux de modifier la teinte ou la saturation d’un projecteur LED que de modifier son intensité.
L’adaptation peut se faire en substituant chaque projecteur par un autre projecteur (« un pour un »), ou en essayant d’en optimiser la quantité en raison de leurs possibilités de variation chromatique, de position (pan/tilt), ou de modelage du faisceau (beam, focus). Les projecteurs ponctuels ou « spéciaux » ayant un rôle précis et unique, doivent bien sûr tous être remplacés « un pour un », sauf à être remplacés par quelques projecteurs asservis à couteaux qui peuvent être utilisés à différents moments avec des réglages différents.
Des adaptations peuvent être imaginées dans le cas des éclairages d’ambiance. Par exemple, dans le cas de l’éclairage classique d’un cyclo basé sur le mélange de deux ou trois couleurs, il est évident que le nombre d’appareil peut considérablement être réduit avec la LED. À l’identique, lorsqu’un éclairage d’ambiance est composé de plusieurs groupes de projecteurs ayant le même réglage mais ayant chacun une couleur différente, il pourrait être envisagé de les remplacer par un seul groupe de projecteurs LED qui changerait de couleur. Il peut aussi être concevable de diminuer le nombre de projecteurs au regard de la couleur qui leur est attribué. Par exemple, une ambiance obtenue par un groupe de projecteurs équipés d’un filtre à faible taux de transmission (et il y en a beaucoup) peut être obtenue par un plus petit groupe de projecteurs LEDs. Il faut toutefois être vigilant en réduisant le nombre d’appareils d’un éclairage d’ambiance : même si l’éclairement total peut être identique, la distribution et le nombre des ombres produites (par les artistes, les accessoires, le décor, …) s’en trouvent modifiées, et peuvent ne pas satisfaire certains éclairagistes qui y sont sensibles.
L’adaptation est donc un compromis entre le remplacement de chaque projecteur « un pour un », et l’optimisation de leur quantité. Le remplacement de chaque projecteur « un pour un » ne permet pas de bénéficier de tous les avantages de la LED, mais il permet de réduire le temps de travail sur la console lors des corrections avant la représentation, puisque la séquence-lumière ne s’en trouve pas modifiée. À l’inverse, la réduction du nombre de projecteurs implique de modifier la séquence-lumière, et demande donc plus de travail sur la console en un temps relativement court, en augmentant ainsi le niveau de risque d’erreur. Cette solution n’est pas toujours possible dans le cadre de la représentation d’un spectacle en tournée, où généralement la charge de travail est déjà lourde au regard du temps imparti, et où il faut être attentif à respecter les échéances de chacun.
La personne qui se charge de l’adaptation doit tenir compte de son propre niveau de compétence et de son aptitude à programmer la console vite et bien. Plus l’adaptation demande du travail à la console, plus le pupitreur doit être performant. Il faut aussi tenir compte du niveau d’appréhension, ou d’assurance, affiché par la personne qui a la charge de l’éclairage du spectacle en tournée. Trop de changement peut augmenter le niveau d’inquiétude, tandis que substituer chaque projecteur par un autre projecteur peut être rassurant.
Conseil lors du réglage
Lors du réglage des projecteurs, il est tentant d’allumer les projecteurs en « blanc », pour profiter d’un maximum de luminosité et ainsi mieux visualiser la direction et l’impact du faisceau, comme cela se pratique souvent en retirant le filtre d’un halogène. Toutefois, il est conseillé de faire les réglages de chaque projecteur avec les couleurs qui leur sont attribuées pour le spectacle. Cela a pour effet de rassurer le régisseur-lumière qui peut apprécier dès lors la justesse et la qualité des couleurs, et constater que celles-ci ont correctement été assignées à chaque projecteur dans la séquence-lumière.