La phase d'analyse et de jugement

Elle permet de croiser les différentes observations, d’estimer les effets primaires et secondaires du PCT. Elle peut être statistique, doit être rigoureuse, c’est-à-dire construite à partir des objectifs du PCT. Elle peut être une analyse de l’impact du PCT. Elle peut s’appuyer sur une démarche de parangonnage qui consiste à comparer de façon quantitative et qualitative le sens et les performances du PCT avec d’autres.

Elle peut ainsi recueillir de la connaissance par le croisement d’expériences. Ceci consiste à croiser des récits d’expériences, à les évaluer, à comparer certains de leurs éléments, à y chercher des « bonnes pratiques ».

Les recommandations et préconisations portent sur les évolutions et les changements à opérer sur le PCT.

Le statut des recommandations est clairement explicité quand il répond aux questions suivantes :

  • la mise en œuvre de cette recommandation a-t-elle une implication financière ?
  • peut-elle intervenir à court terme ?
  • la recommandation fait elle consensus ?
  • qu’est-ce qu’on veut changer dans le PCT ?
  • qu’est-ce que qu’on peut changer ?
  • comment doit-on porter ce changement ?
  • avec qui ?
  • avec quelle stratégie ?
  • pourquoi propose- t-on ce changement ?

L’évaluation, un accompagnement partagé à la décision

La conception et la mise en œuvre d’une évaluation du PCT est partie intégrante du pilotage de projet. Même si « le courage n’a pas besoin de preuves », comme le dit le poète Gabriel Okoundji – et il faut du courage pour mettre en œuvre un PCT –, l’évaluation nécessite d’avoir délimité des modalités avant de s’être engagé dans l’action. D’abord elle s’appuie sur un « camp de base » partagé issu du diagnostic territorial à partir duquel les écarts pourront être constatés ; ensuite, elle oblige à définir communément des objectifs opérationnels qui doivent être S(pécifiques), M(esurables), A(pplicables), R(éalistes), T(emporels), en un mot SMART ; enfin, elle demande à co-construire des indicateurs afin de définir les effets intrinsèques propres aux objectifs communs et les finalités extrinsèques attendues par chacune des parties prenantes. La démarche évaluative d’un PCT c’est donc tout à la fois s’intéresser au processus mis en œuvre et aux résultats à atteindre : jouer, se regarder jouer et évaluer en permanence son jeu !

Sa valeur n’est donc pas à rechercher exclusivement dans les effets attendus pour les usagers mais aussi dans les bénéfices collatéraux – au sens étymologique de bienfaits – que cette évaluation est en mesure d’engager.

  • d’abord, évaluer c’est former : Une évaluation partagée oblige à expliquer et à transmettre. Elle est en soi un temps d’auto-formation. Mais elle permet aussi d’identifier des carences qui peuvent être palliées par des apprentissages non formels 

  • ensuite, évaluer c’est valoriser : Son processus et sa communication permettent aux parties prenantes comme aux bénéficiaires de s’approprier le projet culturel territorial. Elle instaure un dialogue entre financeurs, partenaires et personnes en rendant compte de la valeur créée par leur soutien et leurs usages. Elle œuvre ainsi à la reconnaissance du PCT ; elle le documente et le capitalise

C’est pourquoi, l’évaluation d’un projet de territoire a un double impact collectif et individuel : elle participe à l’adaptabilité et la pérennisation du projet culturel du territoire et elle impacte toute personne ou organisation tout autant dans sa manière de conduire son action dans le territoire concerné que dans ses pratiques professionnelles.

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