L'état des lieux
et le diagnostic partagé
L’état des lieux est la première étape à engager pour activer la démarche du projet culturel de territoire : c’est la photographie nécessaire pour établir un diagnostic.
La phase de diagnostic consiste quant à elle à mener des investigations, à explorer, à animer, à concerter et à analyser. Le diagnostic permet d’identifier des relations entre les acteurs et les modes de vie de la population et permet également de faire émerger des points forts, des faiblesses, des tendances. Le diagnostic culturel va jeter les bases de la future stratégie culturelle, il est une étape incontournable.
L’état des lieux et le diagnostic peuvent être réalisés en interne, par les propres compétences de l’intercommunalité ou confiés à un
Jean-Philippe Lecoq,
Pôle d’Équilibre Territorial et Rural Othe-Armance (10)
Agent de développement, Jean-Philippe Lecoq représente le PETR Othe-Armance. L’Agence culturelle Grand Est a pu s’entretenir avec lui en juillet 2020 pour mettre en perspective cette phase d’état des lieux et de diagnostic, mené par l’intercommunalité elle-même.
Le PETR Othe-Armance, créé en 2018 s’étend sur deux Communautés de communes : la CC du Chaourçois et du Val d’Armance et la CC du Pays d’Othe. Suite à sa création juridique le PETR a souhaité se doter d’une feuille de route mêlant culture, économie, transition écologique et cadre de vie. Jean-Philippe Lecoq prend ses fonctions en 2019 et entame la définition du projet culturel de territoire. Un an de travail a été nécessaire pour préparer le plan d’action.
Quels ont été les préalables pour établir votre PCT ?
Quand je suis arrivé, je me suis appuyé sur l’Agence culturelle Grand Est : nous avons organisé des réunions préparatoires pour poser le cadre et les règles de fonctionnement. Le groupe culture du conseil de développement [qui mêle membres de la société civile, acteurs culturels et élus] a assisté à certaines de ces réunions, tout le monde a pu saisir où nous allions et nous avons donc pu aller plus vite. Dès le départ, l’Agence nous a aidés sur la structuration et la mise en place. Sa présence a légitimé le projet auprès des acteurs culturels qui se sont sentis épaulés.
Vous avez fait le choix de mener l’état des lieux et le diagnostic en autonomie, pourquoi ?
Le PETR s’est ainsi positionné comme un acteur de la dynamique culturelle, a tissé du lien et a construit un réseau d’acteur culturels et de personnes ressources qui continue aujourd’hui à nous informer. À titre personnel, le fait d’avoir été sur le terrain m’a permis d’être identifié comme référent culture.
Comment avez-vous collecté les données nécessaires à cet état des lieux ?
L’office de tourisme disposait d’une base de données. La médiathèque départementale – qui a été un relais précieux pour son approche – mais aussi l’Éducation nationale et l’Inspection académique nous ont beaucoup aidés. Les structures culturelles sollicitées et les acteurs interviewés, nous ont aussi aiguillés vers d’autres personnes. Le tissu relationnel s’est bâti au fur et à mesure.
Vous avez ensuite organisé les Assises de la culture, un forum ouvert pour co-construire le projet culturel, que retenez-vous de cette journée ?
Cette journée – animée par une personnalité extérieure qui a pu nous formuler des retours d’expériences d’autres territoires, c’est important – a permis de clarifier le vocabulaire et le point de vue des uns et des autres, mais surtout, d’axer le projet culturel sur le collectif, donc de réunir les gens qui avaient envie de travailler sur la même dynamique.
Comment maintenir le lien ?
D’abord, la mobilisation s’est maintenue car, en parallèle, des actions se sont mises en place. Puis, en plus des réunions régulières avec les élus et la constitution de groupes de travail entre acteurs culturels, je les informe régulièrement par mail. Il faut qu’il y ait de l’animation : sans animation, c’est mort. À partir du moment où les acteurs se sentent accompagnés et que quelqu’un anime la dynamique, ça fonctionne. Il faut tirer parti des avantages des uns et des autres. C’est du sur-mesure. Même s’il y a un guide, il doit être là pour expliquer que c’est du cousu main.