La mise en œuvre

Mathias Kelche

Directeur du Pôle Culture
Communauté de communes du Val d’Argent (68)

Si toutes les phases du projet culturel ont leur importance, celle de la mise en œuvre constitue pour la collectivité et les élus une forme de concrétisation. Les orientations ont été prises et les actions sont prêtes à être développées. En juillet 2020, l’Agence culturelle Grand Est a fait le point avec Mathias Kelche, directeur du Pôle Culture de la communauté de communes du Val d’Argent afin de savoir comment l’intercommunalité a maintenu le cap et ce que ce projet lui a apporté.


Durant le mandat 2014-2020, les élus de la communauté de communes du Val d’Argent ont souhaité engager un projet culturel de territoire en commençant par un état des lieux débuté en 2016. L'intercommunalité disposait alors d’une médiathèque intercommunale et du label Pays d’art et d’histoire. Dès la fin de cette année 2016, le conseil communautaire a validé cinq orientations politiques dont l’amélioration des échanges entre acteurs culturels et le développement des activités artistiques destinées aux jeunes. Mathias Kelche est l’artisan et le garant de la nouvelle politique culturelle.


Quelle est la place de la politique culturelle mise en place aujourd’hui ?

On ne parle pas de politique culturelle au quotidien, en revanche, on parle de logique et de sens. Chaque action est réinsérée dans ce projet culturel, construite et augmentée en fonction. Cela donne une légitimité au Pôle culturel et une cohérence que je peux défendre auprès des élus et des partenaires institutionnels. La politique culturelle est logique, claire et régulièrement rappelée. Elle nous donne un cap ; un cadre mais pas un carcan.

Autant dans l’élaboration du PCT que dans sa mise en œuvre, vous avez tenu à la transversalité, pourquoi ?

L’erreur à ne pas commettre serait de mettre en œuvre une politique culturelle hors sol, quand bien même elle est territoriale, la construire entre « cultureux » serait une grave erreur. La transversalité doit être intégrée dès la conception pour embarquer tous les acteurs avec soi et les fédérer. C’est un défi, mais il est nécessaire.

Comment ?

En organisant des rencontres régulières et en permettant aux acteurs d’être porteurs de leurs propres problématiques. Pour maintenir le lien et la dynamique dans le temps, il faut être associatif – au sens premier du terme – et faire en sorte que les acteurs ne soient pas de simples contributeurs.

Nous avons également embauché une chargée de développement culturel pour coordonner des événements et faire le lien ; elle incarne cette nouvelle politique culturelle. L’intercommunalité devient instigatrice de temps de rencontres et de propositions.

Avez-vous un exemple ?

Une des orientations prises est l’accompagnement des publics scolaires. Chaque année, nous organisons un forum pour faciliter la mise en place de projets construits par les enseignants : deux ans après sa mise en place, il est devenu obligatoire pour les enseignants d’école primaire. Tous les acteurs culturels du Val d’Argent peuvent y faire des propositions aux écoles. De trois stands et une quinzaine de personnes, nous sommes passés à dix stands et soixante personnes accueillies.

Quelles améliorations constatez-vous ?

L’intercommunalité s’est remise au centre sur la compétence culture. Elle a démontré qu’elle avait un rôle et qu’elle pouvait agir sur la vie culturelle locale. Elle a été identifiée comme un partenaire culturel. On est dans quelque chose de plus partagé. Les élus savent dans quoi on est engagé, on a resserré les liens avec les partenaires institutionnels, ce qui a permis de clarifier les spécificités du territoire et les enjeux sur lesquels on travaille. Les acteurs culturels sont mieux outillés et ont le meilleur accompagnement possible pour réaliser leurs projets culturels. Les services culturels de la communauté de communes portent davantage de projets innovants. Les projets se montent très vite et plus efficacement parce que l’écoute et la confiance sont là.

Les outils de pilotage

La collectivité devra se doter d’outils de pilotage et de suivi de progression et de réalisation des actions. Notamment des tableaux de bord où seront inscrits les grandes étapes, les évolutions et les rythmes de réalisation.

Les actions

Afin d’enclencher le PCT et lui donner du sens, notamment auprès des acteurs culturels des habitants, il est important de prévoir une mise en œuvre rapide de certaines actions fédératrices qui permettent de maintenir la confiance dans le processus et la mobilisation des acteurs locaux autour de réalisations concrètes et collectives.

L’intercommunalité continuera par ailleurs d’animer le réseau et les différents acteurs locaux (élus, associations) afin de s’assurer de leur mobilisation durant le temps de la mise en œuvre.

Elle pourra créer un groupe de suivi de la mise en œuvre du projet ou des groupes de travail par projet, par exemple.

Les indicateurs

Certains éléments peuvent venir conforter la mise en place du PCT : des questionnaires peuvent par exemple être diffusés au sein des communes ou des structures culturelles afin de recueillir les avis des usagers. Cela permettra de vérifier la cohérence du projet sur le terrain.

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