Collectif Plastics Parasites

Implanté à Reims, en Région Grand Est, le Collectif Plastics Parasites est fondé en 2012 et orchestré par Julien Royer, comédien-marionnettiste et metteur en scène. Il axe sa recherche dramatique sur les formes multiples de la narration dans les arts vivants et visuels.

Le langage se base sur des écritures hybrides : les pièces sont fragmentées entre le théâtre, le masque et la marionnette, la vidéo et la musique. Le collectif cherche ainsi à croiser les regards et les disciplines, à développer une esthétique visuelle forte et à déconstruire les schémas narratifs conventionnels à travers des récits d'auteur-ices d'aujourd'hui.

Entre performances visuelles oniriques et dramaturgies subversives, les créations soulèvent des sujets majeurs de notre société contemporaine notamment autour de l'émancipation des normes. Elles confrontent les spectateurs à une forme d’immersion où la réflexion, la pensée, se construisent à travers l’intime et la fantasmagorie.

Parasites

Parasites est une comédie satyrique sur les relations toxiques de dépendances, tel un vaudeville noir et cruel, les scènes s’enchainent comme des couteaux qu’on lance, et les personnages avec excès ne s’interdisent plus aucune barrière dans leurs mensonges, leurs manipulations et leur mauvaise foi. Ils sont accidentés, cloitrés dans leurs appartements en plein été caniculaire et ne peuvent survivre à leurs psychoses qu’aux dépens des uns des autres.

Marius von Mayenburg exprime à travers cette pièce l’idée qu’une société ne peut plus se tenir debout quand les liens sociaux sont rompus, quand il ne reste que l’enfermement et la dépendance. Les personnages vivent dans les quartiers périphériques, ils sont précaires et invisibles. Et à travers les gifles verbales qu’ils s’envoient, ils nous font passer du rire à l’effroi. Si ils donnent l’impression d’être en dehors de la société, des « parasites », leurs sensibilités affirment bien au contraire que c’est la société qui est malade et préjuge de leur inutilité.

Parasites interroge la capacité humaine à s’adapter ou non à ce qui l’entoure dans une société libéralisée, dérèglementée, inadaptée à celles et ceux qui en sont exclu-e-s, par leurs dépendances, leurs peurs, leurs maladies, leurs solitudes, leurs pauvretés, leurs traumatismes. Les personnages sont également constamment mis face à la relation qu’ils entretiennent avec leurs propres corps, ils s’infligent l’immobilité, la violence, le dégoût comme s’ils étaient déconnectés de cette part d’humanité qu’il leur reste. À travers la marionnette ultra-réaliste, la compagnie souhaite souligner cette dualité entre corps et psyché et rendre visible ce miroir intérieur auquel chaque humain est confronté en dédoublant les acteurs à la fois à travers des mannequins articulés à taille humaine et également par des formes méta-humaines numérisées. En traitant la question du double, il s’agit de créer des troubles dans la réception du spectacle où la notion du vivant est en perpétuel questionnement, suscitant de nombreux paradoxes : incarnation/désincarnation, réel/fantasme, corps artificiels/corps vivants. Et en définitive, mettre à nu les phénomènes de déshumanisation de notre société.

Mise en scène

Julien Royer

Production

Collectif Plastics Parasites

Coproduction

Pole Spectacle vivant de la Communauté d’agglomération de Saint-Dié-des-Vosges ; Festival Marto, Malakoff ; La Fileuse - friche artistique, Reims

Date et lieu de création

À venir