la mobilisation des acteurs
Introduction
Pour avoir du sens, la politique culturelle qui sera construite doit être en phase avec la réalité des acteurs du territoire et des habitants. Elle doit répondre à des besoins collectivement identifiés et prioritaires pour les habitants. Mais également jouer son rôle de service public rendu à la population.
Habitants, associations, responsables de structures, enseignants, etc. seront les « faiseurs » et les « récepteurs » de ces futures orientations culturelles. Élus, techniciens, experts culturels ont des connaissances du territoire à croiser et à enrichir avec celles des usagers (habitants, associations, responsables de structures, artistes).
À la différence du schéma classique qui suppose de monter des projets « en chambre » puis de les mettre en œuvre, une démarche participative permet de sortir d’une vue partielle, celle de l’expert, pour tendre vers une vue qui englobe au mieux l’ensemble des points de vue, celle de l’« expertise d’usage ».
Intégrer l’ensemble des parties prenantes à l’établissement du PCT, contribue à l’enraciner dans une réalité de terrain prenant en compte les idées et les enjeux de chacun, et surtout, permet d’établir un projet qui intègre au mieux les besoins des habitants. Plus la démarche est intégrative, c’est-à-dire qu’elle intègre au mieux les enjeux et les idées des acteurs, plus ces derniers se l’approprieront et s’engageront dans la démarche.
Pour autant, il ne s’agit pas de créer un effet « carnet de commandes individuelles » que la collectivité « exaucerait » : la politique culturelle d’un territoire n’est pas la somme de souhaits individuels. L’exercice est bien de faire partager à l’ensemble des participants l’intérêt collectif.
Ces croisements de regards expert/usager ou technicien de la collectivité/habitant ont plusieurs vertus :
-
ils enrichissent la qualité du PCT ;
-
ils facilitent l’appréhension des mécanismes de politiques publiques aux habitants du territoire ;
-
ils permettent également à chacun de comprendre la part active et le rôle qu’il pourra jouer pour que le développement culturel de son territoire avance, et responsabilise donc les acteurs locaux et les habitants dans leur place dans la société.
Enfin, créer des espaces d’échanges provoque de formidables dynamiques entre les acteurs du territoire.
Pour rendre la démarche opérante, il convient alors de clarifier les modalités de participation. Cela permet à chacun de comprendre le cadre du PCT, la part active et le rôle qu’il pourra jouer pour que le développement culturel de son territoire soit efficient, et de responsabiliser les acteurs locaux et les habitants.
La question centrale est donc : qui intégrer et quand le faire, pour que le projet de territoire intègre au mieux les besoins de chacun ?
3 questions à poser avant la démarche :
Il existe une grande diversité d’outils d’animation et de participation permettant de favoriser l’expression des participants, d’écouter, de construire des propositions, d’arriver à des consensus, etc. L’utilisation sans réflexion préalable de ces outils de concertation est stérile voire contre-productive parce qu’ils peuvent entraîner de la méfiance et de l’incompréhension.
Organiser des temps d’échanges, c’est d’abord clarifier l’intention de la participation que l’on souhaite mettre en place :
> Quels sont les acteurs sur le territoire concernés ?
> Pour quoi mobiliser ces acteurs ?
> Quand est-ce qu’il est le plus opportun de les solliciter ?
Autrement dit, il s’agit de réfléchir à la cohérence du processus dans son ensemble.
C’est en répondant à ces questions qu’il est ensuite possible de réfléchir aux outils qui pourront y répondre.
Le porteur de la démarche va s’appuyer sur les différents espaces d’échanges qu’il va mettre en place : réunion d’information en direction des habitants, ateliers thématiques d’élaboration de propositions. Les espaces et temps d’échanges se succèdent et se juxtaposent. Il faut donc réfléchir à la manière dont ces différentes paroles vont se faire écho.
Pour déterminer quel processus est le mieux adapté à votre structure publique, il faut commencer par observer les solutions existantes, analyser l’environnement dans lequel se met en place la démarche, les moyens humains, le temps disponible, les élus et leurs rapports au participatif.